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Nounou sandra
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24 mai 2016

Du bon usage de la sucette

Du bon usage de la sucette en collectivité

On estime qu’environ 80% des enfants ont une sucette*. Pourquoi le bébé l’adopte-t-il si facilement ? Faut-il pousser un enfant à s’en détacher lorsqu’il grandit ? Comment gérer l’usage de la sucette en collectivité ?

Dès la naissance, le bébé a besoin de téter, car la succion fait partie de ses réflexes automatiques. Le bébé assouvira ce besoin via le  sein, le biberon ou encore la tétine. Si au départ, la succion est associée au réflexe de nutrition, elle répond par la suite à un besoin affectif. « La tétine va apaiser et sécuriser l’enfant lorsqu’il pleure ou au moment de s’endormir », explique la psychologue Suzanne Vallières.  D’aucuns, mais tous les spécialistes ne s’accordent pas sur ce point, considèrent  même la sucette, au même titre que le Doudou, comme un objet transitionnel. En ce sens, qu’elle aide aussi l’enfant lors des moments de séparation avec ses parents, et notamment à la crèche.
Toutefois, même si la tétine rassure le bébé, il n’est pas question de la « coller »à la bouche de l’enfant dès qu’il pleure. « Le premier réflexe d’un adulte face à un enfant qui pleure doit tout d’abord être de le prendre dans ses bras »remarque la psychologue. En effet, le contact physique va libérer de l’ocytocine (hormone du bien-être et de l’attachement), et faire baisser le taux de cortisol (hormone du stress sécrétée avec les pleurs).

Faut-il forcer l’enfant à se détacher de sa tétine ?

L’enfant de moins de 3 ans partage à peu près les mêmes besoins affectifs qu’un nourrisson. Comme le souligne Suzanne Vallières, ce n’est pas parce qu’il semble développé d’un point de vue moteur que l’enfant possède une maturité affective suffisante. De ce fait, la psychologue est formellement contre le fait que des intervenants en crèche retirent de leur propre chef la tétine d’un enfant. « C’est d’abord une décision parentale » renchérit-elle, qui peut être motivée par exemple par la crainte d’une mauvaise dentition ou de difficultés dans l’apprentissage du langage quand celui-ci apparaît autour de 18 mois. Parfois aussi, l’enfant signifie qu’il est prêt à se détacher de la tétine en l’oubliant de plus en plus souvent. Pour la psychologue, il s’agit donc pour les professionnels de proposer à l’enfant de retirer sa sucette  lorsque les parents sont d’accord, mais jamais de « l’arracher » de la bouche.

Des équipes de pros qui plaident pour un libre-accès

Aujourd’hui, de plus en plus de professionnels plaident pour un libre-accès à la tétine en collectivité. Nathalie Pereirra, puéricultrice, responsable de la crèche de l’hôpital Cochin, est de cet avis. « Nous avons mené un gros travail auprès des équipes avec la pédiatre et la psychologue pour faire accepter cela. Il y a encore de la résistance chez certains professionnels » affirme-t-elle. Dans la crèche, les tétines restent la plupart du temps au sol lorsque les enfants jouent et qu’ils les posent momentanément. Les équipes ne se précipitent donc pas pour les ramasser. Des boites spécialement dédiées aux tétines sont également proposées et désinfectées chaque jour, mais elles ne sont jamais utilisées pour confisquer une tétine. Les équipes redoublent cependant de vigilance lorsqu’un petit est malade, afin que sa tétine n’aille pas dans la bouche de l’un de ses camarades.
En résumé, c’est bien dans les moments de séparation que les petits ont le plus besoin de se rassurer. Et la sucette constitue alors, pour certains  bébés une merveilleuse consolation. 


*Etude menée par le Dr Laurence Lupi-Pégurier (Université de Nice-Sophia-Antipolis) en 2011.

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